On croit le connaitre et avoir cerné son univers, mais avec Dries Van Noten, chaque défilé est une véritable leçon de style. Lui qui conjugue à la perfection le vêtement aux saisons, en s’inspirant des aléas naturels, du modernisme ambiant ou de notes plus vintages en guise de poésie, fait figure d’excellence dans une mode souvent trop « fashion » mais pas assez réfléchie.
Sous les notes classiques du Balanescu Quatuor reprenant Les Robots de Kraftwerk, la collection du printemps-été 2016 ose une flamboyance quelque peu rétro, dont l'interprétation, très végétale n’est pas sans rappeler la richesse clinquante de la Côte Ouest. La signature bohème du créateur flamand s’unit ainsi dans une légère ironie à une sensualité bien tapageuse. Que ça brille ! Les broderies en brocart et jacquard mettent ainsi en lumière la silhouette qui, à même d’extravagance, assume pleinement la couleur, dynamitant les frontières pour mieux brouiller le vestiaire du jour et de la nuit. On ne sait plus trop si le jour s’invite au soir ou si le soir conduit au jour tant la décontraction du dressing s’accapare subtilité et sophistication.
La palette de couleurs, toujours très vivace, force véritablement au respect par les contrastes apportés aux motifs qui se lancent, dès les prémices du show, à l’assaut d’une féminité pleinement épanouie. Dans une générosité sans conteste, le créateur les propage aux vues des silhouettes aussi bien sur un costume d’homme revisité que sur une pochette ou de longs manteaux ; le tout est d’assurer une véritable continuité, au delà du temps et des tendances, pour donner à la femme une sincère élégance.
On retiendra : la finesse des détails, le sens des couleurs et le brin rétro de la ligne. Un incroyable moment de mode dont on ne se lasse vraiment pas.
