En ce premier jour de la Fashion Week parisienne, un petit vent du Nord souffle sur la capitale française et trouve en Aalto un lieu d’expression et de réflexion sur la street-culture des jeunes Samis d’Helsinki ; une minorité lapone que l’on retrouve de la Finlande à la Suède en passant par la Norvège.
Jeune label parisien fondé par le créateur finlandais Tuomas Merikoski, Aalto examine pour l’hiver 2016 l’appartenance particulière que porte en eux les Samis face à une jeunesse qui s’urbanise toujours plus. Entre culture traditionnelle et accent de modernité, la collection fait acte de diversité dans les références culturelles qu’elle exploite, et utilise cette force pour souligner l’importance des appartenances. Cet esprit de dualité se retrouve donc naturellement dans la multitude de symboles que la collection porte en elle. Sur une robe, à l’interface d’un pull, ou sur un long chandail, le motif se fait graphique. Le décor et son gros « A » placardé au sol lui font une belle référence en soulignant de cette double symbolique : entre tente nomade et symbole de l’anarchie. Pour le reste, Tuomas Merikoski continue, comme les saisons passées, à façonner son dressing derrière des jeux de volumes, l’intensité des formes et de multiples superpositions. De là, les blousons se font cuirs et zippes, les manteaux se veulent réversibles et ceinturés alors que le tailleur pantalon se porte ample, avec les épaules bien tombantes. Point d’importance pour l’hiver: les manches de pulls tricotés en mohair se portent tombantes et s’octroient au détour d’une silhouette quelques petits trompe-l’oeil.
Si les pantalons font parfois l’impasse sur des ourlets clairement définis, la collection prend tout son sens dans la palette de ses couleurs et la symbolique des motifs. Dans une ambiance bien folklorique, Tuomas Merikoski marque les esprits de son attitude quelque peu seventies. Une femme à la beauté singulière qui de son noir aux lèvres intrigue et réveille le regard par l’intensité de ses roses et tartans bordeaux dont on ne se lasse désespérément pas.
On retiendra : la diversité culturelle que la collection inspire et le regard urbain sur lequel elle s’actionne.
La pièce sublimatrice : les silhouettes roses.
