Si les collections masculines de l’excentrique Undercover sont bien souvent présentées de façon anonyme, la ligne de prêt-à-porter féminin se targue d’une mise en scène toujours bien subversive pour présenter son printemps-été 2016. Façon "Freak Show" d'American Horror Story, la firme japonaise célèbre ainsi ses 25 ans entre élégance, divertissement et mystère d’épouvante.
Jun Takahashi colporte à nouveau son vestiaire dans des créations aux mouvances quelque peu punk et retravaille toujours d’intemporels classiques, pour mieux les assujettir à une allure tant improbable que clownesque. Les mannequins avancent, maquillées façon scarification, sur un podium carré entouré d’ampoules. Donnant l’illusion d’une loge d’artiste, le show exploite le filon du cirque jusqu’à son paroxysme en défilant dans une salle du Cirque d'Hiver de Paris. La lumière fond, les artistes montent sur la piste ; la représentation est lancée...
Souvent désordonnée mais pourtant bien structurée, la saison joue sur les effets de persuasion en assemblant sacs et trenchs en une seule pièce. Pantalons tubes, collerettes et vestes militaires se succèdent ainsi dans un jeu de décontraction colorée, pleine de fantaisie. Les rubans retiennent ainsi les vestes alors que les imprimés et les sacs donnent une impression de moyen âge par leur motifs où leur forme de château. L’esprit de Saville Row hante les costumes tout comme les influences musicales du designer japonais dont le visage, des principaux artistes, s’approprie sous forme de coeur la silhouette.
Assez ubuesque de premier abord, la collection est le vivier d’un vestiaire irrésolublement riche en inspiration. Construite dans une réflexion en continuel mouvement, les silhouettes se déplacent à la recherche d’un nouveau public où le tempérament divertissant du show et le caractère portable des looks habillent de façon bien nomade le corps et l’esprit.
On retiendra : la fusion militaire, historique et clownesque de la ligne.
La pièce sublimatrice : Les vestes sacs : un deux en un indispensable.
