Sous les rugissements assourdissants des motos qui conduisent une à une les models sur le podium, AF Vandervorst fait le choix d’une entrée plutôt remarquée pour conduire, à travers le patio historique de l’école de médecine de Paris, son printemps-été 2016.
Et autant dire que la saison est « couillue » avec ses amazones des temps modernes, qui revendiquent force et nonchalance dans des silhouettes qui ne manquent pas d’allure. Entre inspiration moto-cross et déclinaisons plus maoïstes et féminines, la saison est un panel de contradictions. La garde-robe oscille donc entre des looks structurés et des silhouettes plus aériennes, telles que sculptées par le vent. Les vestes classiques du second Empire assurent une rigueur toute militaire avec un slim alors que les robes toutes drapées, parfois transparentes, ou avec un décolleté généreux confirment une sensualité bien débridée. Au delà de cet amour incommensuré du cuir, les deux créateurs explorent des pans plus japonisants avec des satins au relief reptilien ou de multiple jacquards. Et si les mannequins ne prennent pas le temps d’enlever leur casque d’autres avancent le visage caché derrière des cagoules quelque peu perturbantes.
Assez provocante tout en décuplant une féminité retravaillée, la collection d'An Vandevorst et Filip Arickx manipule la rigueur de leur univers et son penchant très militarisant vers une dérive beaucoup plus sexy. Fan de moto, la femme Vandevorst a désormais son gang.
On retiendra : cet esprit très bicker et l’apport d’une certaine zenitude.
La pièce sublimatrice : les silhouettes blanches.
