Comme à chacun de ses shows, Iris Van Herpen travaille sur l’effet de surprise et l’invraisemblance de ses matières pour susciter le trouble et l’admiration de son prochain. Plus une expérience qu’un véritable show, les défilés de la jeune créatrice néerlandaise se vivent de l’intérieur avec le mystère qui entoure chaque création. D’une silhouette à l’autre les questions se bousculent en guise de réflexion. Formes, matières ; mais comment fait-elle?
Tout d’abord elle impressionne par l’envergure très laboratoire de son univers. Si l'hiver 2014 avait présenté des models emballés sous vide, l’été 2016 lui met en avant Gwendoline Christie, connue pour interpréter le personnage de Brienne de Torth dans la série « Game of Thrones », dans une robe ,façon filet, confectionnée avec une imprimante 3D. Plasticienne, Iris Van Herpen s’est inspirée des plantes et d’autres organismes vivants via des découpes au laser et du tissage à la main. Métalliques et organiques, ses silhouettes intriguent de par leurs matières qui, devenues hybridations entre le vêtement et une mouvance plus futuriste et scientifique, contribue irrémédiablement à cette envie de palper ses tissus et textures aux trois dimensions.
Ensuite, la technologie devient l’outil de sa poésie. Si la Nature occupe une part très importante dans son travail, on en retrouve toute la quintessence dans chaque découpe, drapé et plissé. La femme devient le support de cette nouvelle vie, façonnée dans de multiples matières, devenant un véritable écosystème. Les dentelles transparentes agrémentées de cristaux habillent la silhouette telle la délicatesse d’une toile d’araignée retenant les fines gouttes de la rosé. En route vers cette nouvelle élégance, la silhouette se protège aussi derrière ses exo-squelettes métalliques qui de légèreté transpirent la sensualité. Jumelées avec des chaussures à plate-formes, développés en collaboration avec Finsk, les tenues donnent l’impression de contrôler chaque élément.
Au carrefour des sciences, de l’art, et de la mode, Iris Van Herpen offre une réflexion derrière le vêtement et intellectualise son univers. Connue par son travail de couture, la créatrice propose une adaptation plus quotidienne de son univers, via son prêt-à-porter, sans pour autant céder aux chants du tout commercial. L’effet final est envoutant pour un concept saisissant.
On retiendra : l’entrain organique et scientifique du vestiaire.
La pièce sublimatrice : la robe transparente aux effets de bulles.
