Au fur et à mesure des saisons, Yiqing Yin s’impose comme une véritable évidence chez Léonard qui, tout en douceur, réinvente ses codes dans une modernité plus appuyée. Créée en 1958 par Daniel Tribouillard, la maison est surtout connue pour l’élégance de ses imprimés floraux. Petit à petit tombée en désuétude, un grand nombre de passation créative ont eux lieu sans jamais faire mouche ; jusqu’à l’arrivée de la jeune et prodige Yiqing Yin.
Si la maison reste bien sage contrairement au origine couture de la créatrice, les collections qu’elle insuffle en guise de nouvel élan font acte de modernité, tout en respectant la douce féminité qu’aime développer historiquement la firme. De ce travail de mélanges, la silhouette joue, pour l’été 2016, sur les asymétries, les drapés et les transparences pour mettre en avant la vitalité de ses imprimés. La douceur des matières et le caractère bien aérien des coupes contrastent ainsi avec la force visuelle des couleurs et des formes primaires que développent les motifs. Telle l’inspiration d’un peintre, les premières silhouettes font acte de croquis dans des créations blanches donnant l’impression d’être gribouillés aux feutres. Une fois l’esquisse passée, la collection s’attarde d’avantage sur des aplats de couleurs tout aussi abstraits, dans des robes et combinaisons aux volumes plus ou moins vaporeux.
Dans une vision bien architecturale, certaines silhouettes transpirent la griffe Yin à l’image de cette robe bustier rouge cintrée à la taille ou des pièces plus sportswear que la collection aime dissimuler dans un entrain certain à la féminité. Si l’afflux de couleurs parait parfait superflu, Yiqing Yin assume son colorblock pour mieux jouer sur l’audace des couleurs. La force de ses contradictions donne ainsi un nouveau visage à la maison Léonard ; qui de ses expériences, rajeunit sans pour autant bafouer son passé.
On retiendra : l’intempestivité des couleurs et la fluidité des créations.
La pièce sublimatrice : les robes bustiers monochromes.
