Retenue comme l’un de nos coup de coeur de ce début de Fashion Week, la collection de la créatrice d’origine danoise Anne Sofie Madsen explore ce désir irrationnel du "déshabiller-habiller" en guise de nouvelle féminité.
Le défilé de son printemps-été 2016 commence ainsi tout naturellement avec un trench oversize comme unique vêtement. L’occasion parfaite pour mettre l’accent sur le travail de volume de la saison et son indéniable sens de la provocation. Il faut dire aussi que la jeune créatrice fut à bonne école après avoir fait ses armes dans des maisons de prestige telles John Galliano ou Alexander McQueen. Le dilemme de la saison n’est donc pas de savoir comment s’habiller mais plus simplement si l’on va le faire. On cache, puis on découvre : on joue avec son corps et sa sensualité pour en extirper toute l’élégance et la désinvolture possible.
Tout est fait pour jouer la carte d’une délicate provocation ; les robes corsetées couleur chair, les matières en plastique ou les jupes façonnées d’anneaux en latex et métal donnent de la subversivité au show. Et quand l’allure se veut plus féminine avec des broderies florales, les asymétries et les transparences viennent encanailler le tout dans une once de rébellion. Avec cette dimension quelque peu vulnérable, la créatrice livre une certaine intimité aux yeux de tous. C’est également pour elle l’occasion de présenter le fruit de sa collaboration avec Farewell pour des chaussures aussi puissantes que son show.
On retiendra : le vêtu dévêtu de la ligne.
La pièce sublimatrice : les silhouettes en denim.
