Pour son premier défilé parisien, le créateur d’origine chinoise Sean Suen propose un style minimaliste encré dans la continuité des relations artistiques existantes entre la Chine et l’Occident. Voyage initiatique entre deux cultures, que beaucoup opposent, le créateur cherche d’avantage le consensus dans un travail de reconstructions synonymes de rencontres.
Lancée à Pekin en 2012, sa maison éponyme Sean Suen revendique une élégance en toute décontraction. Les volumes sont généreux dans des coupes géométriques empruntant ici et là des références aux costumes traditionnels chinois. Au delà des coupes très fluides, parfois même trop tombantes, les matériaux et les couleurs se contrastent dans un jeu d’Est-Ouest en guise de rapprochement. Le kaki et le blanc représentent ainsi les sentiments du designer pour l’Europe alors que le noir et le bleu foncé rendent hommage au charme oriental. Un costume pyjama rayé s’accorde ainsi parfaitement à des manteaux peignoir de soie alors que les shorts à zip sur les cotés habillent d’une sensualité plus sportswear le corps. Avec leur zip remonté à leur maximum, les shorts ne cachent pas leurs proportions quelque peu érotiques non plus. En contradiction, les pantalons aux volumes généreux donnent une assise plus grande aux corps et trouvent tout leur sens avec une veste cintrée ou un top transparent. Les superpositions, bien nombreuses alourdissent bien souvent le pas mais on tout de même le mérite de l’élégance.
Soutenu par le GQ Chine, Saen Suen confectionne des silhouettes dynamiques à la recherche de fonctionnalité et d’élégance. Une sobriété agréable à voir et adéquate au quotidien.
On retiendra : le minimalisme des coupes et les volumes parfois trop généreux.
La pièce sublmatrice : la veste blanche cintrée au col XXL et les pantalons.
