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PFW Thom Browne Spring Summer 2017


Designer de l’année au CFDA du 6 juin dernier à New York, Thom Browne, le plus américain des adeptes du bleu blanc rouge, les couleurs de sa maison éponyme, clôture la Fashion Week Parisienne sur une île déserte où palmier argenté et sable pailleté font figure de fantaisie créative pour mieux nous plonger dans son imaginaire singulier. 

Thom Browne ouvre le show sur une note bienveillante en s’adressant directement au public. Après un « Bonsoir à tous » il encourage l’assistance à rendre hommage à travers une minute de silence à Bill Cunningham, le regretté photographe du New York Times, décédé le samedi même à l’âge de 94 ans. 
La musique se lance ensuite dans un climat d’inquiétude. La bande sonore, bien anxiogène, de John Williams rappelle l’angoisse vécue lors de la sortie du film "Les Dents de la Mer" de Steven Spileberg en 1975. Un succès au box office. Sous cette menace imminente le premier modèle entre en piste avec la tête et la nageoire dorsale d'un requin. Attention danger ! Rodant autour d’une île cendrée, signature des teintes de gris de la marque, une escouade de mannequins, emmitouflés d’une combinaison de plongée version smoking XXL et d’un bonnet de bain, font le tour du podium pour se positionner sur cette île désertique, véritable No man’s land. A l’apparition de nouveaux models vêtus du plumage d’oiseaux tropicaux, ils se déshabillent, laissant apparaître le coeur de la collection autour d’un ballet faussement aérien mais poétique. La lumière devient plus chaude et la musique plus festive. La gaieté du surf est de sortie sur des silhouettes clairement inspirées des combinaisons de ce sport de glisse. Et c’est encore une fois le sens du détail du créateur qui fait toute la différence ; d’une simple combinaison, Thom Browne construit un véritable dressing d’élégance, quelque peu loufoque, lui permettant d’expérimenter aussi bien la couleur que le trompe l’oeil. On s’amuse ainsi à l’approche d’un pantalon blanc avec une morsure de requin ou à la vision des fausses vestes simplement imprimées. Mais si la collection est un lieu de fantaisies, c’est aussi un moyen de revendications. Avec subtilité, Thom Browne souligne les multiples revers que l’Homme inflige aux océans. La tête noire de certains oiseaux et la noirceur de ce sable rappèleront à certains les catastrophiques marrées noires qui souillent nos plages mais c’est surtout dans les gants en plastique et les ornementations artisanales de certaines silhouettes que l’on retrouve cette notion de pollutions. Un message sous forme de véritable bouteille à la mer. 

Une fois n’est pas coutume, après avoir présenté l’ensemble de ces silhouettes de jour, les mannequins se déshabillent une nouvelle fois pour laisser apparaitre les costumes de bain rétros imprimés qui clôtureront le show sur un tableau estival, planche en main. De Hawaïe à Fernando de Noronha au Brésil, les meilleurs spots de surf sont représentés derrière des imprimés bien colorés tandis que God only Knows des Beach Boys retentissait en guise de bande son finale. Véritable spectacle, Tom Browne sait inlassablement captiver et faire le show. A la fois hilarant et divertissant le créateur américain capte l’attention comme jamais, recentrant ainsi notre attention sur sa collection. Alors oui, il est peut être difficile de s’imaginer ces silhouettes dans la rue demain mais qu’elle importance? Thom Browne présente un idéal dont nous sommes certains que beaucoup de choses concrètes peuvent en découler. 
On retiendra : les variations les plus inattendues des combinaisons de surf et l’incroyable spectacle que Thom Browne a offert. 
La pièce sublimatrice : En rose, jaune ou bleue, les chaussures !


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