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Monumenta l'expo monumentale au Grand Palais


Créé au début du 20ème siècle lors de l’Exposition Universelle de Paris, le Grand Palais et sa majestueuse Nef sont connus de tous pour abriter, outre les shows follement Chanel de Karl Lagerfeld, le nec plus ultra de l’art contemporain. Depuis 2007, Monumenta appelle au talent de plasticiens reconnus à l’international pour métamorphoser ce lieu d’histoire et d’élégance à la française. 

Alors après les extravagance d’Anish Kapoor, de Daniel Buren ou encore d’Anselm Kiefer, le franco-chinois Huang Yong Ping est le huitième artiste de renom à relever le défi de métamorphoser de son art les lieux. Et le gigantisme n’est pas à son coup d’essai dans les oeuvres de l’artiste. Connu pour son Arche de Noé grandeur nature recréé dans la chapelle des Beaux-Arts à Paris, sa pieuvre géante installée au sein du musée lillois de l’Hospice-Comtesse ou encore son titanesque serpent de fer échoué sur la plage de Saint-Nazaire, l’artiste est connu pour son amour des grandeurs.

Intitulée « Empire », sa nouvelle exposition parisienne s’articule autour de trois entités majeures. Dans un premier temps, un impressionnant mur de conteneurs façon assemblage de briques Lego plonge le visiteur dans un monde démesuré donnant l’impression d’embarquer sur un cargo industriel. Avec ses 305 conteneurs imbriqués les uns dans les autres, Huang Yong Ping évoque la mondialisation des échanges. Mais le plus impressionnant, est sans conteste l’entortillement d’un squelette de serpent fait d’aluminium sur plus de 254 mètres de long. Symbole à la fois de la mort et du renouveau, il emporte le regard dans une tourmente de réflexions à l’image des sensations d’une montagne russe.

Plus politique mais tout aussi poétique, Huang Yong Ping termine son approche par l’ajout d’une réplique plus qu'XXL du couvre-chef porté par Napoléon lors de la sanglante bataille d’Eylau en 1807. Posé sur un arche, sa présence transpose l’histoire comme objet de fascination. Symbole de puissance, de désir de grandeur et de reconnaissance il est la pièce fantasmé d’une toute puissance toujours convoitée qui plonge l’Homme vers une décadence et une ruine toujours confirmée aussi bien politiquement, militairement, qu'industriellement.

Tel un Minipouss, le visiteur devient une fourmi dans un monde gigantesque construit autour d’un décor surréaliste voulu comme le « paysage symbolique du monde économique d’aujourd’hui ». Une interprétation de l’opulence et de la décadence sociale qui l’accompagne au service d’un pouvoir ultime remis en cause ici avec un certain sens de l’esthétisme.

A retrouver au Grand Palais de Paris jusqu'au 18 juin 2016.

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