Photographe à la réputation sulfureuse, Nobuyoshi Araki, s’expose à Paris dans une grande rétrospective que lui consacre, jusqu’au 5 septembre prochain, le Musée National des Arts Asiatiques Guimet.
Obsédé par le sexe, la mort et son pays d’origine, Nobuyshi Araki est considéré comme une figure majeure de la photographie contemporaine japonaise. Pourtant l’exposition est une première pour l’artiste : jamais en France une rétrospective de cette envergure n’avait couvert l’ensemble de sa carrière, aussi prolifique soit elle, pour faire découvrir les différents aspects de l’œuvre du photographe. Le caractère plus que controversé de son travail y est peut être pour quelque chose, mais la poésie de son voyage sentimental l’a au final emporté.
Lui qui prétend que « Photographier est avant tout une façon d’exister » ne craint pas le scandale. C’est peut être pour lui une forme de reconnaissance. Ses photographies de femmes nues et ligotées dans les règles du Kinbaku ; l’art ancestral du bandage au Japon, ne sont peut être pas à la portée de tous les yeux mais ont fait le tour du monde et ont contribué à la notoriété du photographe âgé maintenant de 76 ans.
Articulée autour de 400 tirages argentiques, l’exposition retrace plus de 50 ans de carrière derrière une addiction marquée de l’artiste au crépitement névrotique de son appareil et ouvre, comme un journal intime, une fenêtre sur la vie intimiste, sensuelle et poétique d’un photographe aussi sulfureux que bouleversant.
A découvrir au Musée National des Arts Asiatiques, 6 places d'Iéna 75116 Paris.
