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Le vestiaire hypnotique d'Issey Miyake Fall Winter 2016


Devenu au fil des saisons un véritable rituel lors de la Fashion Week Parisienne, le défilé Miyake présenté comme à l’habitude dans l’espace éphémère des Tuileries révolutionne continuellement son plissé. Et c’est entre performance stylistique et musicale que Yoshiyuki Miyamae ose l’expérience des troubles visuels pour subjuguer son hiver 2016. 

Une fois la horde de vigiles traversée, le premier élément qui laisse à réfléchir dès que l’on intégre l’espace du show est le caractère assez inhabituel du podium. Avec son effet miroitant rien de déroutant, c’est plutôt sa forme de cône qui laisse songeur. Mais une fois la lumière éteinte, le live musical d’Ei Wada et de son complice Haruka Yoshida transforme la lumière en son, pour habiller l’atmosphère d’une performance inédite. 

La lumière est source de toute création. Divine ou mystique c'est de cet élément que le créateur s'est lui aussi inspiré pour la saison. Jouant sur deux tableaux, la collection expérimente les effets de prisme pour ensuite se tourner vers les illusions d'optiques. Attention, on en prend plein les yeux. 

C’est donc tout naturellement que les couleurs inaugurent le show avec des silhouettes arc en ciel rappelant le spectre issu de la décomposition de la lumière blanche par un prisme. C’est là que l’on s’aperçoit qu'il est loin le temps où l’on se demandait encore à quoi pourraient bien nous servir nos cours de physique ; aujourd’hui on a enfin la réponse ! Avec Miyake les sciences deviennent toujours plus ludiques ; à croire qu'il devrait donner des cours de rattrapage... Pour les plus curieux, il s’agit ici d’une évolution de la technique dite de « Baked Stretch » qui permet de créer un plissé fluide grâce à l’application d’une colle spéciale sur le vêtement. Le résultat est intense dans des créations au sens graphique aussi géométrique qu’envoutant. 

Plus désorientant, la deuxième partie du défilé joue d’avantage sur les illusions d’optiques. Aussi déroutant qu’amusant que cela puisse être, le vestiaire s’adonne aux mouvements dans des éléments pourtant figés. Les ondulations que notre oeil pense apercevoir sont issues de plissages rayés enroulés. Un savoir faire minutieux et un sens du détail qui sont tout à l’honneur de la maison. Car si la technique parait familière, elle réside dans une réalité bien plus complexe. 
On retiendra : la gamme chromatique des couleurs et les variations circulaires du vestiaire. 
La pièce sublimatrice : les robes aux circonvolutions psychédéliques.


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