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Fashion Week Parisienne : merci l'élixir de jeunesse


Entre Paris, Milan, Londres et New York, c’est bien souvent à la capitale britannique que l’on assène le pouvoir d’avant garde de la jeune création, mais à l’heure de multiples rebondissements dans le milieu, avec notamment l’avénement du "see now, buy now", la donne serait en train de changer et Paris catalyserait à nouveau l’attention pour la jeune garde qu’elle accueille.

Si la première maison qui illustre parfaitement le scénario présent est Vêtements, c’est sûrement aussi pour le boulevard que le collectif de créateurs a ouvert sur la place Parisienne. En seulement trois collections, la maison est devenue l’un des fleurons du hype Parisien par son attitude grunge et désinvolte, donnant un sérieux coup de neuf sur les podiums et propulsant nos vestiaires dans la rue plutôt que derrière une vitrine. La barrière est franchie et le miroir brisé : la mode aujourd’hui c’est le street.
Vêtements FW2016
Et l’engouement n’est pas près de s’éteindre de sitôt. Devenu une véritable icône de cette nouvelle génération, Demna Gvasalia a dernièrement été propulsé au rang de directeur artistique de l’illustre Balenciaga alors que d’autres noms, pour certains encore intimistes, ne cessent de gravir les échelons sur les devants de cette désormais nouvelle scène Parisienne. Venus de l’Est, le russe Gosha Rubchinskiy, ou l’ukrainienne Julia Paskal réaffirment ainsi la coolitude de l’ère post-soviétique derrière, pour l’un, une ribambelle de jeunes mecs en joggings et pour l’autre une féminité percée au laser. De son côté, Glenn Martens transforme Y/PROJECT vers un vestiaire toujours plus street et enviable. Sa première collection 100% féminine présentée lors de la dernière Fashion Week ne fait d’ailleurs que confirmer la donne et l’engouement ardent pour le jeune créateur, pourtant un brin réservé.
Y/Project FW2016 
Dans la même lignée ultra street, Christelle Koche, retenue pour le prix LVMH 2016, fait elle le pari d’un vestiaire androgyne tout droit sorti d’une rave party des années 90’s. De quoi devenir accro et concorder avec le visage plus alambiqué d’Anne Sofie Madsen dont la féminité déglinguée fait ravage. Et à l’image d’une soirée qui s’éternise, l’esprit clubbing de Lea Peckre s’invite aussi à la fête et perpétue, à coup de matières folles, la vague 90’s qui se déferle sur nos vestiaires. Mais avant que la nuit ne cesse, Francisco Terra de Neith Nyer clôt la semaine parisienne sous l’étau d’une femme loup garou croqueuse de mélanges.
Neith Nyer FW2016
Le doux mélange de cet élixir de jeunesse ? Une mode au visage bien street et aux intonations indéniablement artisanales car oui, le vêtement n'habille désormais plus uniquement ; il doit avant tout faire de l’effet pour donner sens. L’esthétique urbaine devient ainsi une forme d’appartenance où les attitudes, coupes et matières sont le moteur de cet imprésario révélateur de talents. La nouvelle génération est donc là ; dans la rue et s’accapare les podiums en guide de manifeste.

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