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A Copenhague aussi il y a une Fashion Week


Paris, Londres, New York, Milan : telles sont les quatre capitales, bien souvent auto-proclamées, de la mode. Pourtant à Copenhague aussi il y a une Fashion Week. Certes la médiatisation autour est beaucoup moins intense et l’événement, est lui même aussi plus restreint, mais il n’en est pourtant pas de moindre importance. Concentrée sur trois journées au lieu de la semaine habituelle, la capitale danoise n’est pas en reste pour tenter d’imposer son rythme et ses créateurs. 

Presque passée inaperçue tel l’engouement de New York fut grand, la Fashion Week de Copenhague s’est déroulée du 3 au 5 février dernier sous un climat avoisinant les moins 2 degrés. Autant dire que la motivation est une force de caractère indispensable pour s’y rendre... Lieux de découvertes et terreau de la jeune création, la Copenhagen Fashion Week se résume en une trentaine de défilés et présentations parmi lesquelles quatre noms ont brillé de leur talent. 

Tonsure 
Nouveau nom dans le vestiaire masculin, la maison Tonsure, basée à Copenhague a remporté en 2015 le prestigieux prix DANSK Conception Talent. Ouvrant cette saison la semaine de la mode, sa collection 100% masculine se plonge dans les années 70’s pour habiller l’homme Tonsure d’une certaine sensibilité, pleine de nostalgie. Les manteaux, très présents se dotent d’énormes poches, alors que les cols optent pour une petite touche de fourrure. Le vestiaire respire cette rigueur minimale venue du Nord et transforme les tapis et chiffons traditionnels suédois en véritable pièces à porter. Une démarche plutôt originale pour une jeune marque. 

Asger Juel Larsen 
Avec une vision plus post-apocalyptique, le créateur danois fait monter sur le podium jeans déchirés, vestes de camouflage et Doc Martens à lacets rouges. La collection s’anime ainsi derrière une atmosphère rude, voir arrogante, où l’influence punk évidente donne échos à des notes de l’Ouest américain avec des flashs de western et bottes de cow-boy. Une forme de combo entre "Brokeback Mountain" et "les bidasses s’en vont en guerre" où la rue contestataire vagabonde dans des territoires naturellement plus hostiles. Intitulée « Born Worn », la collection fait ainsi un pied de nez à la silhouette avec des ponchos oversizes en coton ciré doublés en peau de mouton, et des vestes tartan à col imprimé léopard. Un grand n’importe quoi parfaitement calculé, vers un regard aussi rock que vintage. 

Ganni 
Fondée en 2000, Ganni est une marque bien connue au Danemark, Norvège et Allemagne avec déjà 18 magasins à son actif. Preuve en est de ce succès, en 2014, la maison a d’ailleurs été élue marque de l’année aux danois ELLE Style Awards. Autant donc dire que Ditte Reffstrup, la directrice artistique, ne pouvait pas manquer l’occasion du show de l’hiver 2016 pour confirmer sa notoriété. Intitulé « Damon & The Queen » la collection présentée à l’occasion de l'hiver poursuit l’idée de créer des vêtements sexy et ludiques. La saison s’empare donc pour l’occasion d’un véritable sentiment de rébellion hédoniste. L’allure est volontairement provocante, préfèrant les chaussures à plateforme, les inscriptions gothiques et les effets pailletés. La femme Ganni se replonge ainsi dans ses années collège pour mieux faire vibrer sa fibre contestataire. 

Han Kjøbenhavn 
Inscrite en plein dans la mouvance street et sportswear, la maison Han Kjøbenhavn, fondée par Jannik Wikkelsø Davidsen et Tim Hancock, lance pour son hiver 2016 une troupe de garçons aux visages camouflés derrière des masques assez étranges. Guerria urbaine façon Mad Max, la collection est basée sur les jeunes qui vivent dans la banlieue de Copenhague. A l’image de cette population souvent démunie, les deux créateurs cultivent les mélanges avec des vestes en cuir, des pantalons de survêtement, des pièces en denim et des touches de fausse fourrure. Très tourné vers le sport, notamment le foot, l’une des pratiques phare dans les banlieues, la silhouette arbore le logo de sponsors pour mieux fédérer son équipe. Plus assurés, les jeans et cuirs donnent quant à eux une note plus bads boys au vestiaire et confirment l’univers implanté dans les rues de la maison. Affaire à suivre. 

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