Avec les silhouettes sensuellement longilignes que Véronique Leroy amorce pour l’hiver 2014, la créatrice d’origine belge continue d’affirmer un vestiaire graphique, adepte d’une grande modernité. Basée sur les essentiels du vestiaire féminin, la collection les revisite dans une approche minimale et luxueuse. Les looks qui en ressortent concentrent élégance et puissance en guise de nouveau classicisme. Essentiellement composées de noir et de blanc, les pièces abordent une palette de couleurs assez singulière, sur laquelle s’exprime d’avantage le choix des matières utilisées. Le tweed est retravaillé dans une version damier. Il s’oppose ouvertement avec les lainages et autres feutres et gabardines, à la légèreté des effets de transparences. La femme assume ainsi sa part de féminité, la revendique même, mais dans une approche toujours très subtile et éphémère. Hiver oblige, elle conserve une certaine forme de pudeur, pour mieux se prévenir du froid. Bien que les robes et vestes sans manche soient tolérées, la femme Leroy préfère se munir de cols roulés afin d’assurer un certain esthétisme à son confort. Mise à part la démarche graphique des tissus, Véronique Leroy ne déploie aucun détail. On connait son approche austère de la silhouette et elle n’en dément pas pour l’hiver 2014. Les célèbres robes-manteaux en mohair, les combinaisons-pantalons et les jupes évasées se portent ainsi savamment et simplement dans des finitions brutes et une souplesse émotionnelle. Révélée subitement par l’arrogance d’un rouge vif, la silhouette innove et bouscule. On retrouve un message fort, véhiculé également par les accessoires qui, plus discrets, apportent une connotation voulue plus fétichiste. Le fait de cintrer la silhouette en devient presque une obligation. De son travail de la matière, Véronique Leroy explore une féminité apparente, qu’elle aime renforcer par l’aspect carré des épaules. En toute élégance, la collection donne le change à une femme dynamique et raffinée qui aime, par son assurance, faire par de séduction.
On retiendra: le travail de la matière et la rigueur des coupes.
La pièce sublimatrice: le blouson surtaillé en feutre perforé.
