Véritable reine des enfers, la femme Undercover de l’hiver 2014 sait surprendre par la réflexion qui se cache derrière chacune de ses silhouettes. Façonnée dans un monde étrange où le teint blafard et les yeux rouges de chaque mannequins instaurent un climat de peur, la collection donne le change dans des looks aussi complexes que différents. Clairement inspiré par la royauté, le créateur japonais appose un grand nombre de références monarchiques sur ses silhouettes. La présence de couronnes complexes, construites de minuscules tresses, en est le parfait symbole. Les premières silhouettes enveloppées dans de grandes étoles laissent place progressivement à des looks plus sportswear, construits autour du foulard. Transperçant le corps, cette pièce joue sur les contrastes et structure clairement la silhouette dans une désinvolture certaine. Sans transition réelle, la collection continue d’utiliser ce procédé du foulard, mais l’applique à des silhouettes plus British où le trench, les vestes matelassées et le tartan deviennent de véritables icônes. La monarchie britannique est mise à contribution et les foulards rayés abordent les couleurs de cette souveraineté. Plus moderne et colorée, la collection s’anime ensuite dans une vision d’avant-garde. Munies de lunettes de soleil et d’un turban, les mannequins abordent des looks surprenants, usant de rouge, de bleu, de blanc et de toile de jouy pour se construire un total-look. Plus à même de poésie, le défilé se clôture sur une approche revisitée de Blanche-Neige. Les imprimés porcelaines se retrouvent ainsi facilement sur un sweat, une robe ou une cape et se laissent guider par la pomme devenue lumière. Ainsi mise en scène, la collection est sujette aux rêves par son approche inhabituelle et magique de la silhouette. On reconnait bien là le tempérament d’Undercover et on se félicite de retrouver au final, outre la scénographie, une ligne confortable faite de pièces en adéquation avec son temps.
On retiendra: L’humour du créateur, la magie du show et le caractère très portable des créations.
La pièce sublimatrice: les looks monochrome et en toile de jouy.
