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Les 12 noms du défilé de l'ENSAD 2016


Le 29 juin dernier a eu lieu le défilé, promotion 2016, des étudiants en Design vêtement de l’Ensad, comprenez-y l’école nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Doublé de la présentation des parfums inspirés des collections par les parfumeurs d’International Flavors & Fragrances, l’événement se veut la concrétisation de plusieurs années d’études et d’apprentissages. Dans un dialogue ouvert entre mode et senteur, les douze élèves, sept filles et cinq garçons que comptent la promotion, ont donc fait valoir leurs univers respectifs au delà des sens, capturant l’alchimie du solide et du volatile pour mieux l’apposer aux corps dans des explorations bien constructives. 

Entre inspirations samouraïs, plongée aquatique, réinterprétation des vêtements de travail ou silhouettes architecturées, les propositions sont multiples et ne se ressemblent pas. Avec leur singularité qui leur est propre, chaque élève présente ainsi sa vision du corps et de la philosophie de l’habillement qui l’accompagne. Mannequin après mannequin, collection après collection, les silhouettes se suivent dans une volonté fantasmée de transcrire la notion de beauté derrière d’improbables garde-robes synonymes d’expérimentation. Le show étant loin de nous décevoir, trois collections ont particulièrement retenu notre attention. 

Jérôme Navail - Suspendu 
Riche en nouvelles formes et lignes, la collection de Jérôme Navail transcende le vestiaire masculin pour mieux le redéfinir. Complètement repensé derrière une idée de gestuelle, le vêtement prend de nouvelles proportions pour mieux rythmer la silhouette. Les épaules tombent et les vestes tournent. Les pantalons se font combinaisons et l’anneau, symbole de la collection, matérialise cette nouvelle attache. Comme suspendu, le vêtement cherche une nouvelle expression en matérialisant le geste derrière l’accessoire.

Valentin Parnetzki - Be a Star 
Incarnation de cette jeunesse en recherche de reconnaissance, Valentin Parnetzki transfigure ce rêve de jeune fille, de devenir un jour la star de demain. Pleine d’insouciance, de naïveté mais aussi d'une douce fraicheur, la fille qu’il habille copie les représentations girly de son époque. Lolita des temps modernes, pleine d’icônes dans la tête, nourrie du #star, elle surjoue son rôle dans l’idée d’être la reine. Elle s’enroule dans une traine, ose les bottines et joue de séduction dans des robes aussi fluides que froufroutées. Toute son innocence s’affirme derrière une approche plus stylistique que créative où l’overdose de strass et paillettes se veut le symbole d’un certain goût pour l’excentricité. 

Manon Martin - Octobre 2033 
Aux allures de cosmonautes, les silhouettes de Manon Martin explorent un autre monde ; celui d’un espace vaste, encore inconnu et hostile au genre humain. Curieux et aventureux, l’homme qui se cache derrière son imagination se veut le pion d’un projet d’expédition fantasmé. La réalité est ailleurs pour autant l’unité doit se préparer au pire. La collection devient ainsi l’objet de protection, l’armure qui protège le corps des agressions extérieures. Casques vissés sur la tête, ces explorateurs d’un autre temps actionnent le pas dans des uniformes techniques à l’allure outrageusement sportswear ; de quoi donner du corps à la fiction.

Loin d'en rester là, le défilé fut également l'occasion de découvrir les silhouettes origamiques de Silja Piton, de plonger dans l'art de Niemeyer et de Brancusi avec Rémi Tiendrébéogo ou de porter sur les devants de la scène les jupes plissées de bois d'Elodie Le Prunennec. De son côté, Dahee Jung joue d'éléments métalliques afin de mieux reconstruire la silhouette tandis que Loris Ronzeau modernise l'uniforme samouraïs et qu'Albane Noël fantasme sur une femme minimale et colorée. Le show se jette ensuite à l'eau avec la collection bien aquatique de Christie Duhamel qui ose le maillot de bain et se poursuit avec la vision tout en bleu de travail d'Adélaïde Le Gras qui tend à rendre hommage à "celui qui fait". Dans un climat plus anxiogène, Hans Vallimaë-Schwarz se passionne pour les créatures vieillissantes, multipliant les excroissances sur un vestiaire tailloring afin de mieux accabler ses sujets d'études du temps qui passe et de la vie qui trépasse. 

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