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Que dit Le programme MAN pour le printemps été 2017?


Le programme londonien MAN est une initiative conjointe entre l’enseigne Topman et l’organisme Fashion East permettant, derrière une organisation sans but lucratif, d’offrir un emplacement et une visibilité de choix en plein coeur de la Fashion Week masculine de Londres. Les concepteurs, au nombre de trois chaque saison, sont sélectionnés par un panel d’acheteurs, de stylistes et de journalistes croyant à leur potentiel. Chaque saison, ces jeunes créateurs reçoivent une bourse, la production technique de leur défilé et le soutien et les conseils d’experts pour les aider à lancer leur marque. Créé par Lulu Kennedy dans les années 2000, le show MAN est depuis 2005 inscrit dans le calendrier officiel de la Fashion Week masculine de Londres et à permis de lancer les carrières de J.W. Anderson, de Craig Green ou plus récemment de Wales Bonner. Normal donc que le défilé suscite toutes les envies et qu’il soit scruté au microscope. 

Pour cette saison printemps-été 2017, Charles Jeffrey a foulé le podium de MAN avec sa griffe Loverboy pour la seconde fois. L’occasion de rappeler sur les devants de la scène les codes excentriques du clubbing londonien dont le créateur est lui même acteur puisqu’il dirige en parallèle son propre club. C’est alors que, sous un parterre de fleurs, la silhouette flirte entre les genres et les époques. Corsage et cotte de maille s’assemblent ainsi derrière des looks à la taille cintrée et à la dramaturgie finement orchestrée. Un chaos symbole de revendications où les manches sont tailladées, et les découpes « zigzagées ». Les allusions à la femme des années 50’s se donnent au corps masculin dans un regard de drag queen couture bien naïf. Le défilé se veut un savant mélange éclectique de références à la mode masculine et féminine à travers les siècles dans une déchéance du dandy qui de denims peinturlurés et shorts à breloques insuffle une nouvelle virilité.

Créatrice chinoise basée à Londres, Fen Cheng Wang, également présélectionnée dans la liste des 23 créateurs de la troisième édition du Prix LVMH a présenté une première collection basée sur l’idée de la connexion et de la connectivité à l’ère numérique. Si la technologie n’est pas pour autant mise à contribution, la créatrice préfère suggérer les liens dans des finitions élastiques ou l’utilisation de cordages pour resserrer les relations entres les pièces et le corps. Elle retravaille ainsi des pièces iconiques tels les bombardiers ou les shorts dans une vision d’avant garde rappelant les prémices de Graig Green, le coté monastique en moins. Le nylon devient ainsi le nouveau IN et transforme dans des jeux de resserrages la silhouette dans de nouvelles proportions où l’allure streetwear joue avec les volumes pour des propositions totalement nouvelles.

Petit nouveau également de la saison, le suédois Per Götesson, diplômé du Collège Royal d’Arts de Londres surfe quant à lui sur la vague des nineties pour séduire. Avec huit uniques silhouettes, la collection fait plus acte de capsule mais met le denim au centre de la création dans des coupes amples à l’allure bien désinvolte. Les pantalons trainent ainsi sur le podium et les finitions sont brutes parfait même franches. Seul le jersey vient sporadiquement calmer le pas mais les jeux de drapages, assez lourds, martèlent le corps dans une dureté aussi froide que les chaines et anneaux qui accessoirisent le corps. Avec cette vision assez conceptuelle du vestiaire, Götesson se place comme un démolisseur reconstructeur de cette réalité qui fait notre quotidien.

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