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Andreas Kronthaler for Vivienne Westwood Fall Winter 2016


Ensemble dans la vie comme sur les podiums, l’excentrique créatrice britannique Vivienne Westwood et son mari Andreas Kronthaler profitent de l’hiver 2016 pour officialiser, après des années de collaboration, leur union créative. Et après avoir rhabillé -succinctement- l’acteur de porno gay Colby Keller lors de leur dernière campagne, c’est tout naturellement et amoureusement que le couple opte pour une ligne au titre quelque peu évocateur : « Sexercise ». 

Pour cette première collection, c’est donc dans les sous-sols du Palais de Tokyo, derrière cette ambiance quelque peu béton brut et aux sons du Live performance d’Aymeric Westrich et Vincent Taurelle que l’esprit punk de la maison prend racine. Mais une fois installé, à la lecture de l’intitulé de la collection on se questionne ; il y a de quoi être suspect. Pourtant il n’en est rien et quand bien même la collection pourrait se résumer en la rencontre d’une nonne bouddhiste et d’un travesti, l’imaginaire sexuel du show suggère plus qu’il n’impose. 

Militante dès les premières heures, Vivienne Westwood a beau être de la vieille école, elle n’en est plus à son coup d’essai et sait faire de ses convictions une oeuvre d’inspiration. L’hiver 2016 fait resurgir le spectre du genre, là où la collection ne se préoccupe guère de la notion de masculin féminin. L’homme, si encore faut-il faire une différenciation, s’affirme tel Arnaud Lemaire en bottes à talons jumelées avec des collants à motifs et chemises satinées avant de rejoindre la femme vers une quête de spiritualité. Les Kesa, tenues traditionnelles des moines bouddhistes, sont ainsi revisitées dans une pléiade de tissus drapés autour du corps avant que ne viennent compléter, tel le yin et le yang des smokings oversizes, des manteaux en peaux et des doudounes XXL. 

Le sexercice consiste donc d’avantage à brouiller les codes du genre plutôt que de chercher à choquer avec des tenues gratuitement affriolantes. Et quand bien même les bijoux de famille se portent autour du coup, la collection ne joue pas la convoitise mais donne du mordant au contexte actuel de remise en cause de l’industrie de la mode, en prenant partie pour une fin du clivage masculin/féminin et une meilleure prise en compte de l’impact environnemental du textile par le partage. Etre unisexe pour l’environnement : la messe est dite. 
On retiendra : la flamme punk et engagée. 
La pièce sublimatrice : les robes façon toges ensanglantées et les chemises aux cols surdimensionnés et brodés.


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