Woo Yougnmi et sa fille Katie Chung n’ont eu qu'à se pencher par la fenêtre pour trouver l’inspiration fondamentale à la construction de leur collection de l’hiver 2016. Leur propre jardin et la grandeur de ses fleurs leur ont bourdonné à l’oreille une émotion nouvelle qu’elles aiment traduire simplement dans des silhouettes raffinées aux références 70’s.
Plus qu’une collection, c’est avant tout de la poésie que les créatrices cherchent à mettre en avant avec une formation de cinq musiciennes accordées avec le compositeur Jérémie Renoir et le sound designer Stu Sibley pour offrir à cela une bande son particulièrement envoûtante, donnant aux mannequins cette allure si rafraichissante. Entre forme et fluidité, les intonations sont personnelles et les réflexions déclaratives autour de cette nature aux codes métaphoriques. Volumes drapés, fluides et oversize, matières aériennes, et coupes tombantes fusionnent dans un vestiaire végétal. Les poignets de chemises élargies et les bas de pantalons fendus empruntent leurs formes cannelées aux arums alors que les imprimés se posent sur les tops telle une feuille sur le sol. Le vestiaire joue sur les couches et multiplie les couleurs végétales pour mieux s’inscrire dans ce jardin aux songes rêveurs.
Telle une fleur, la notion de sexe s’efface et se perd dans les méandres de la vie et telle une graine qui émerge, les silhouettes féminines se fondent dans le show. Véritable alter égo de l’homme, les deux entités partagent la même esthétique et le même jardin tel l’Eden d’où de l’homme surgit la femme.
On retiendra : la douceur des lignes et couleurs et l’incroyable fluidité des volumes.
La pièce sublimatrice : les pantalons fendus et les manteaux aux épaules démesurées.
