Après un premier coup d’essai, très minimal, lors de la Fashion Week parisienne de l’été dernier, la première maison australienne à défiler officiellement à Paris ; la bien nommée STRATEAS CARLUCCI revient sur le devant des podiums pour promulguer un hiver 2016 entre dentelles et grosses polaires.
Fondée en 2010 par le duo Mario-Luca Carlucci et Peter Strates, Strateas Carucci s’est fait connaitre pour ses silhouettes dégagées et son taylorisme irréprochable. Mais l’hiver 2016 tranche avec cette vision minimaliste que le duo de créateurs a exploité depuis les trois dernières saisons. Le défilé dévoile en effet une vision beaucoup plus nineties et fleurie du vestiaire. Les matières, toujours très riches, passent de la finesse des dentelles portées près du corps aux aspects plus lourds de la maille.
Intitulée IMAGO, la collection donne l’image d’un homme en phase finale ; comme si les premières saisons minimalistes n’étaient qu’une façade ; un exercice. La saison explore ainsi « la métamorphose dans la vie d’un insecte et le concept d’opposition qui l’accompagne ». Les effets de contrastes et de superpositions font ainsi partie du tableau liant le sport au luxe et le taylorisme à l’éclectisme. Les parkas s’entichent ainsi de détails graphiques en laine mérinos alors que le vinyle se pourfend ici et là d’une veste ou d’un top. L’allure se veut habillée derrière un sens accru des détails et motifs. Une fois les mélanges douteux oubliés, le travail de stratification reste bien appréciable et réconfortant. Textures et graphismes se fondent de ce principe dans une métaphore de l’enfance où le réconfort se veut désormais ludique.
On retiendra : le jeu des textures avec sa multitude de matières et l'esprit plus nineties de la saison.
La pièce sublimatrice : les pièces en dentelles et les mailles.
