En parfait accord avec la collection masculine présentée lors de la Fashion Week de Milan en septembre dernier, la ligne pour femme de Neil Barrett continue de s’inspirer du peintre impressionniste Mark Rothko pour construire sa collection de l’hiver 2014. Dans un jeu de coupes toujours très minutieuses, alliant féminité et sophistication, la collection confirme une silhouette épurée, résolument sombre. Seules quelques touches d’orange vif dynamisent la collection dans des perspectives plus électriques, sans pour autant enrayer cet engouement du noir. Afin d’affirmer la silhouette, la collection se concentre d’avantage sur le travail des juxtapositions, des textures, et des superpositions. La femme porte ainsi une veste matelassée en cuir par dessus un crop-top, qu’elle aime compléter d’une jupe. Plus assumée, elle apprécie également le port d'un manteau long, à la coupe droite, qui joue d’asymétries pour mieux faire apparaitre une petite touche de cuir. Cette même matière est d’ailleurs le fleuron de la ligne et s’accommode parfaitement des courbes du corps. Complétée par de nombreuses pièces en néoprène, l’allure y devient plus sportswear et confirme l’univers moderniste de la maison. Les touches plus graphiques, telle l’apparition des éclairs ou des cercles, renouent visiblement avec l’inspiration de base de la collection. Cette relecture d’oeuvres impressionnistes se ressent également dans l’approche dégradée de certaines pièces, trompant ainsi les effets de lumière, pour mieux jouer avec les ombres. Dans une volonté de trompe-l’oeil, la collection s’attarde également sur un unique imprimé, effet écorce, que l’on voit appliqué aussi bien sur un teddy qu’une jupe ou un sweat. Au final, même si la collection ne présente pas de nouvelles pièces dans son vestiaire, elle s’attache principalement à revisiter ses propres classiques dans une approche légère et luxueuse.
On retiendra: l’esprit toujours sobre et moderne de la collection et le jeu de matières utilisées afin de traduire un vestiaire léger et sportswear.
La pièce sublimatrice: les cuirs aux effets dégradés de couleurs.
