Sur une base de noirs intenses, Kalid Al Qasimi explore un homme à deux visages. De là, le créateur aborde avec dureté et raffinement la dualité de cet homme, construit physiquement et mentalement, entre psychose et perversions. Mise en scène dans une atmosphère très sombre et troublante à la fois, la collection apparait avec beaucoup d'élégance et de détails. Les shorts sont ainsi utilisés quelle que soit la saison. Ils devront cependant être portés avec de grandes chaussettes. C'est d'ailleurs à cet unique instant qu'on les portera puisque les autres silhouettes apparaissent les pieds nus dans leur derbys noirs cirées. Faits de cuir, de soie ou en laine, ils sont très présents mais n'occupent pas tout l'espace. Les pantalons sont eux aussi présents et construisent la silhouette dans des perspectives plus en mouvement. Le créateur a ainsi fait le choix de pièces à tailles hautes légèrement pliées sur le devant de la silhouette. Plus en volumes, les vestes et les tops travaillent sur la structure du corps et emportent la silhouette vers des adaptations légèrement surdimensionnées. Les doudounes ou les bombardiers matelassés déclinent ainsi tout l'effet visuel de ce procédé. Plus enclin au tailorisme, la collection nous emmène également vers un homme d'élégance en développant des costumes cintrés ou des cardigans en laine. À l'ambiance plus preppy, le créateur n'en oublie pas son sens de la modernité et propose en complément des chandails en néoprène. Clairement plus sombres, les dernières silhouettes s'adonnent au cuir dans des vestes longues et volubiles. On retrouve ici une des plus belles contradiction de la collection en retrouvant le cuir, qui a fermé le défilé dans des pièces très larges, au contraire des pièces cintrées ouvrant le show. Véritable réussite, Qasimi présente ainsi pour l'hiver 2013 une des collections la plus intéressante et la plus solide de la Fashion Week Parisienne. Nous fascinant continuellement, il réussit ainsi à s'inscrire, de saisons en saisons, comme une véritable valeur montante.
On retiendra : la palette de couleurs très hivernale du créateur qui utilise ainsi, outre le noir, des teintes bordeaux, améthyste ou bleu marine.
La pièce sublimatrice : faire un choix chez Qasimi est vraiment cruel tellement nous aimerions tout avoir dans notre dressing. Si on devait sauver juste une pièce nous dirions donc les sweats en poils rasés.
La pièce sublimatrice : faire un choix chez Qasimi est vraiment cruel tellement nous aimerions tout avoir dans notre dressing. Si on devait sauver juste une pièce nous dirions donc les sweats en poils rasés.
