Fashion Week Men Fall/Winter 2012 Milan

Le premier élément marquant de l'ensemble de ces défilés concerne la couleur. Elle est bel et bien perdue pour cette saison  faudrait-il croire. On retourne ainsi à un véritable "back to black" où la monochromie de la silhouette se fait règle d'or. Jil Sander en est le parfait exemple. Il ne mise que sur du noir. Ports 1961 ou encore Gucci et Fendi suivent eux aussi cette philosophie. 

Certaines maisons laissent apparaitre les traces d'un vestiaire d'antan plus coloré. Diesel Black Gold ou encore Versace misent sur des rouges vifs pendant que Nicole Farhi et Roberto Cavalli déclinent plutôt des bleus et Valentino, des verts émeraude... 

Au niveau des matières, c'est encore la maison Jill Sander qui donne le ton en propulsant le cuir comme véritable tête d'affiche. Présent partout et sous toutes les formes possibles chez ce dernier, le cuir reste dominant sur les vestes, parkas et manteaux. Bally, Giorgio Armani, Robrto Cavalli, Emporio Armani en sont des adeptes. Calvin Klein quant à lui le décline également dans des coupes très sportives. Bref, du cuir mais...sans la moustache.

Autre matière que l'on à tendance à retrouver sur plusieurs podiums, le velours. Utilisé dans une atmosphère dandy chic, on en retrouve chez Dolce & Gabbana, Gucci ou encore chez Giorgio et Emporio Armani.

Omniprésent pour l'été 2012, les imprimés ne se revendiquent plus pour l'hiver, nous évitant ainsi l'overdose que nous avions préalablement connue. Même si Versace perdure dans le phénomène des imprimés floraux et que Moschino en propose également, on note sa quasi absence dans les autres collections. Seules les apparences géométriques sont de mises telles que les formes linaires de chez Alexander McQueen ou les carreaux chez Umite Benan.

Ce caractère très stakhanoviste que l'on retrouve chez quasiment tous les créateurs s'exprime aussi bien  dans des pantalons tailles hautes comme le montre si bien Prada que dans une gamme très riche de manteaux et parkas cintrés que l'on retrouve chez Jil Sander, Burberry, Neil Barrett, Calvin Klein ou encore Emporio Armani par exemple.

Même si on aimerait clairement l'enterrer, la doudoune persiste ici et là comme le prouve Calvin Klein, Burberry ou Etro, mais on se félicite de son déclin (on soulignera également le très joli rendu de chez Burberry). Seul Moncler persiste sur le principe et heureusement. Il récupère son exclusivité. 

En contraste à ces coupes très formelles, certains créateurs misent sur la modernité et proposent des coupes plus sobres, minimalistes et très carrées. Le meilleur exemple reste Costume National qui est un de nos coups de cœur concernant cette saison Milanaise.

Petite anecdote, on parlait dernièrement de l'infantilisation de l'homme dans la mode. Pour l'occasion de cette Fashion Week à Milan, Rocco Barocco exprime à merveille ce phénomène en misant carrément sur de véritables enfants. Ironie non voulue mais ironie tout de même.

Avec un total de 40 défilés la Fashion Week Milanaise impose une vague de rigueur pour l'hiver 2012. Prévalant le travail comme clef de réussite, cette nouvelle saison automne/hiver 2012 fascine un homme actif et constructif à travers un vestiaire prônant la monochromie et mettant fin à l’extase des imprimés et des couleurs vives qui persistaient jusqu'alors. Milan se veut réactive face à la crise du moment et réconfortante en s'inspirant d'une période amplis de réussite. On attend maintenant de voir ce que nous resservent les podiums parisiens afin de voir si la créativité à la française est synonyme de continuité avec son confrère italien.