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Anatomie d'une collection : les vêtements se racontent


Sacro saint Français de la couture et de l’histoire de la Mode, le Palais Galliera invite aux regards le temps d’une exposition pour mieux interroger cette fois ci non plus uniquement sur le vêtement mais surtout sur les personnalités ou anonymes qui ont fait de ces créations, des pièces de mode. « Dit moi ce que tu portes, je te dirais qui tu es » : telle est la question posée par Olivier Saillard, directeur du Musée de la Mode et commissaire de l’exposition. 

Rideaux noirs tirés, éclairage tamisé ; les premiers pas de l’exposition nous plongent dans une nouvelle forme de cabinet de curiosités. Derrière le titre chirurgical « Anatomie d’une collection » en lettres blanches de l’entrée, se cache une austérité recherchée, fondamentale au regard intimiste qui s’ouvre sur chaque pièce exposée. La visite donne ainsi l’opportunité de se plonger dans le journal intime en mousseline de soie et autres matières nobles de personnages historiques tels Marie-Antoinette avec son corset, l’impératrice Joséphine ou encore Napoléon. Les clientes de la haute couture et femme de mode ne sont pas en reste derrière l’élégance et ce goût du luxe de noms retentissants comme Sarah Berhardt, Anna Gould ou encore Daisy Fellowes. Mais là où l’histoire retient les grands noms, la mode, elle, se doit également à d’autres anonymes pourtant fomenteurs. De ces célébrités, l’exposition rend ainsi hommage aux tenus d’un Casaque de forçat, aux pantalons d’ouvriers, ou à la tenue d’une infirmière de la Première Guerre Mondiale dont l’histoire n’a pas retenu le nom… 

Des reliques du passé à la cliente charismatique de la couture, des muses des créateurs sans oublier les artistes de scène et figures de femmes, le parcours de l’exposition donne la parole à ces femmes et hommes qui de leur toilette dépeignent une attitude, un regard : une personnalité. Et à la dimension du monde d’aujourd’hui la visite se termine sur ces vêtements de personne, simple prototype de défilé, qui d’un unique instant de gloire sur un podium auront fait le tour du Monde sans pour autant jamais avoir pu être élu a être porté. Element porteur de l’image et de la créativité d’une maison, leur excentricité leur accable le rôle de bâtard dans une industrie en constante recherche de fantasme. 

Anatomie d’une collection raconte ainsi l’histoire d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont tous d’une façon ou d’une autre, laissé une empreinte sur leur temps. Et si souvent on l’oublie, le Palais Galliera nous le rappelle bien ici, la mode c’est surtout ça : une histoire de gens et de personnalités. Elle est le témoin de nos existences, de nos envies, de nos peurs. C’est une forme de vie qui s’exprime avant de mourir ; mais c’est surtout une forme de « nous » qui se revendique tel le manifeste esthétique et idéologique d’une époque.

A retrouver jusqu’au 23 octobre 2016 au Palais Galliera, Musée de la mode de la ville de Paris, 10 Avenue Pierre 1er de Serbie, 75016 Paris.


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