Pour sa nouvelle saison, la maison Masha Ma continue son accession parisienne, et impose la vision contemplative et irrémédiablement moderne de son vestiaire. Inspiré par la beauté des Epiphyllum (une famille de fleur), l’hiver 2014 laisse éclore une douce féminité dans un assemblage de volumes et de drapés. La collection y exprime une approche poétique et spirituelle à la fois dans le choix des matières et les jeux de contrastes qu’elle applique. La silhouette se fait fleur et laisse s’échapper une certaine élégance graphique. Cachées derrière des masques de dentelle, les mannequins avancent dans des silhouettes assez complexes. Ouvert sur des drapés quelque peu virtuoses, le défilé expérimente également les textures pour donner plus d’importance aux matières. Les lainages font vite leur apparition et marquent la silhouette de motifs noir et blanc. Sous forme de manteaux, jupes et tops, ils sont l’atout hivernal de la collection. Les superpositions et juxtapositions font, par la suite, légion. Leur omniprésence complexifie visiblement l’allure et contribue pleinement au caractère mystérieux de la ligne. Complètement sombre, la collection ne se laisse pas prendre par la grandeur des couleurs de ces fleurs. Elle préfère y puiser d’avantage dans ses formes pour mieux convenir d’une silhouette reconstruite, à même d’une féminité pleinement épanouie. Les jupes tulipes et les tops volantés ou sanglés construisent ainsi cette nouvelle femme à l’attitude guerrière tandis que les jeux de transparences affirment des motifs quelque peu psychédéliques. Bien complexe, la collection fait acte, au final, d’une grande précision, dont Masha Ma sait exploiter toute l’élégance et la technicité.
On retiendra: le travail des drapés et les superpositions de pièces et matières.
La pièce sublimatrice: les robes destructurées en dentelle cintrées à la taille.
