Entre savoir faire artisanal et approche technique, le duo de créateur-concepteur de No Editions s’inspire des faits de société actuelle, et de la schizophrénie qui en découle, pour construire une collection plus moralisatrice qu’à l’habitude. Toujours sombres et énigmatiques à la fois, les pièces du dressing printemps été 2014 donnent plus de panache à la silhouette en jouant sur le dicton « après la pluie vient le beau temps ». L’atmosphère monochrome des premières silhouettes donne ainsi tout son sens aux multiples revendications et insurrections dont nos sociétés sont sujettes. Telle une guerre moderne, la silhouette s’arme de prévoyance et cherche une certaine forme d’oubli et d’anonymat. Puis, plus on avance dans la présentation, passant d’un mannequin (aussi figé soit-il) à un autre, plus la collection abandonne cette approche anxiogène pour laisser s’échapper des perspectives plus hautes en couleurs. Restant cependant floues, ces touches de couleurs donnent de l’espoir tout en symbolisant, par ses effets rayés et le caractère abstrait de ses motifs, une certaine division du monde. Reliquat de violence, ces motifs donnent même l’impression d’avoir un rôle de mémoire et de souvenir d'une histoire commune et meurtrie. Ainsi, entre conflit et espoir, la collection prend forme dans des impressions numériques habillant tantôt un smoking tantôt un simple marcel pour un effet plus baroudeur.
On retiendra : cette silhouette très guerrière qui sait donner une impulsion plus urbaine à ses sources d’inspirations.
La pièce sublimatrice : les pièces jouant sur les effets de couleurs et de transparences.
