Bien peu connue, à notre simple avis, en France, Véronique Leroy est pourtant l’une de ces créatrices belges dont on aime suivre les collections. A croire que l’inspiration se développe d’avantage chez nos chers voisins mais, peu importe, son talent est un fait. Que ce soit directement lors d’un de ses défilés (comme ce fut le cas pour l’été 2013), ou de manière plus intimiste lors des portes ouvertes, découvrir son œuvre est un vrai plaisir, à la limite de devenir un devoir. Le travail de la créatrice belge donne ainsi, dans un véritable tourbillon d’émotions, une approche sophistiquée de la féminité qui sonne telle une rébellion dans un monde aristocratique trop pesant. La richesse des matières, qui déploie jacquards, fourrures ou effets matelassés donne, sans concession, une savoureuse complexité aux traits pourtant réguliers et clairement structurés de la ligne. Léger clin d’œil aux découpes laser de la saison passée, les matières perforées s’affichent toujours mais en association à des broderies dorées. C'est bien là tout l'art de la collection. Un effet chic soucieusement détourné dans une maîtrise totale de la matière. On ne peut qu'admirer. Outre cette envergure, la collection s'attarde sur quelques volumes oversizes qui, à eux seuls, arrondissent les angles des manteaux et des vestes carrées s’opposant ainsi à la sobriété cachée des robes et des jupes. De là, on joue sur les codes et on multiplie les superpositions. L’utilisation d’une veste aviateur résume bien l’esprit de la ligne. De l’élégance doublée d’arrogance, le tout avec beaucoup de subtilité.
