Bien que la silhouette masculine d’Alan Taylor soit assujettie d’un classicisme certain, les pièces que le créateur Londonien nous propose donnent beaucoup d’envergure à un vestiaire rafraichissant et élégant. Le costume se porte, oui, mais dans une dimension clairement déconstruite. On se retourne et la structure d’une nouvelle veste se profile tel un spectre. Réorganisant l’espace et le corps dans une approche de trompe-l’œil, les volumes sont eux aussi mis à contribution. Ils renforcent l’effet de profondeur en grandissant l’ampleur des manches et en élargissant la base des pantalons. Complexifiant la silhouette, les superpositions multiples d’une jupe sur un pantalon ou d’un blazer sur une veste donnent plus de force aux asymétries qui se dégagent dans la ligne. Faites de rigueur, ces superpositions donnent une structuration forte mais inégale où le contraste des proportions est le point de départ d’une élégance intemporelle. Une asymétrie au service d’un plaisir certain de voir cette collection dans notre propre vestiaire: on le redit, Alan Taylor est un créateur à suivre de près et à scruter toutes les saisons.
On retiendra : l’efficacité des matières et des coupes misent en avant par une approche asymétrique des pièces.
La pièce sublimatrice : la silhouette avec la demi-jupe plissée grise.
