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La presse créateur ou amplificateur de tendance?

La presse a t'elle un pouvoir de création sur les tendances? Question existentielle en soit, mais elle n'en est pas pour autant dénouée de sens. Sans vouloir y répondre entièrement, il nous semble dans notre cas, que leur présence dans la propagation des tendances est d'importance. Il est certain que le rôle des podiums et de la rue sont les deux grands maîtres dans ce domaine, mais la presse continuant de développer ces tendances, les emportant bien souvent dans des extrêmes, aboutissant parfois à des éléments bien nouveaux, joue un rôle majeur. Cherchant toujours plus d'exclusivité, les stylistes photo se déchainent de créativité pour laisser transparaître des univers tous aussi décalés qu’innovants. On retrouve ces éléments par exemple au travers l’infantilisation que le monde de la mode (et d'autant plus les médias) exerce sur l'homme. Passant du statut de chef de famille il y a de cela une trentaine d'années, il est devenu par la suite véritable homme objet (Tom Ford en témoigne) et devient aujourd'hui de plus en plus enfantin. Les maisons de création ont opéré ces changements en ouvrant petit à petit leur créativité sur un vestiaire bien longtemps fermé. Dès lors, de nombreux magazines s'emparent de ce phénomène et embarquent l'homme dans des univers jusqu'alors inimaginables. Preuve récente de la continuité de ces changements, la tendance du petit écolier est très présente chez l'homme pour le printemps/été 2012. John Galliano, Pringle Of Scotland, Thom Browne ou encore Jill Sander s'engouffrent ainsi dans la brèche. Et c'est là que la différence s’opère. Tout en continuant dans l'aspect infantilisation de l'homme, les shootings mode s'emportent et de ce côté "bon garçon" des podiums, transforment l'homme en un individu qui se réinvente une enfance pour faire face, avec folie, créativité, et nostalgie aux pressions extérieures. Il gribouille, ne se passe plus de ses barbies et canards de bain et le soir, en guise de pyjama, rien de mieux que le costume d'un bisounour. Il ne manque plus qu'une petite histoire et un bisou de maman et la vie ne serait que plus belle? Vision assez troublante et effrayante... D'une tendance issue des podiums, la presse, au travers un coup de baguette photographique, extrapole et intensifie ce qui était alors encore une tendance bien sage. Au final, la réponse à cette question est bien complexe mais il est indéniable que la presse mode amplifie les tendances existantes poussant le vice de telle façon qu'il est bien souvent porteur d'éléments précurseurs. De là, à en sortir de nouvelles tendances, le débat reste ouvert...

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