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Tokyo Spring / Summer 2012

Entre totalitarisme asiatique et conflit de calendrier, avait lieu en parallèle de la Fashion Week de Séoul celle de Tokyo. Après avoir annulé la Fashion Week de la saison précédente suite aux événements catastrophiques qu'ont traversé les Japonais, il est temps pour les créateurs de retrouver le chemin des podiums. Entre souvenir et euphorie d'un avenir meilleur, ce ne sont pas moins d'une quarantaine de défilés qui se sont enchainés aux bons vouloirs de créativité.

Le premier élément marquant de ces collections est le caractère très occidental qu'elles dégagent. Là où les silhouettes étaient larges, jouant sur les tissus et les drapés, on retrouve au fur et à mesure des saisons des coupes plus franches, plus droites et plus cintrées. Plumpynuts et Miss Ashida expriment très bien cet état d'esprit. Kamishima Chinami se la joue même un peu façon Céline... Simplicité se fait ainsi reine.
Plumpynuts
Miss Ashida
Kamishima Chinami
Quand bien même on retrouve ces silhouettes amples, ce sont les détails qui témoignent d'une occidentalisation. In Process By Hall Ohara s'empare, par exemple, du drapeau américain pour en ressortir tout un ensemble de tenues déstructurées... Cet entrain pour la culture occidentale se retrouve même dans le choix des mannequins. Facetasm n'utilise ainsi que des models du type occidentales. On notera la touche de résistance de certains créateurs comme Jenny Fax qui évolue plutôt dans l'univers du Manga ou plus simplement ceux qui évoluent dans un univers culturel ancestral comme le fait si bien Yukiko Hannai.
In Process By Hall Ohara
Images Droite et Gauche Yukiko Hanai / Centre Jenny Fax
Suivant les tendances Européennes, Tokyo décline elle aussi les couleurs, mais de façon moins prononcée. Laissant échapper quelques silhouettes colorées de leur collection, les créateurs se veulent plus stricts et moins farfelus que leurs congénères européens. Comme une forme de respect aux événements passés, on se tourne d'avantage vers des noirs et blancs auxquels s'associent toute une nuance de teintes entre gris et bleu nuit. C'est ainsi que A. Degré Farhenheit n'utilise que des tons très sombres alors que Johan Ku ne mise que sur des teintes plus claires.
A Degree Farhenheit
Johan Ku
Été oblige, on s'octroie cependant quelques touches de couleur pour assumer sa part de folie. Jouant beaucoup avec les bleus, les jaunes et les teintes orangées, les créateurs offrent une palette assez large d'opportunités vestimentaires. Parmi les plus colorés, on notera le vestiaire de Yuma Koshino, de Keita Maruyama ou encore Ashida Tatsuya qui, quant à elle, mise exclusivement sur le rose. Évoluant dans une atmosphère plus terne, on salue le jeu de couleurs très poudrées d'Everlasting Sprout qui nous semble parfait pour la saison à venir.
Yuma Koshino
Image de Droite et Gauch Keita Maruyama / Centre Shida Tatsuya
Pour les imprimés, on ne déroge pas à la règle: ils sont encore aux rendez-vous. Mais loin des collections Milanaises ils n'éclaboussent pas pour autant les collections. Ayant un rapport très fort avec la Nature, les créateurs japonais misent sur cet aspect naturalité et la décline sous de multiples formes. Citons pour exemple Keita Maruyama ou encore G.V.G.V. Dans un esprit plus linéaire, Ambel mise plutôt sur les rayures tandis que Mintdesigns s'empare des carreaux. Aucune réelle découverte en termes d'imprimé, quand bien même ceux proposés par Somarta, dans une ambiance très ethnique, soit très réussie.
Keita Maruyama
G.V.G.V.
Somarta
Dans un esprit plus expérimental, où les tissus s’enchevêtrent les uns les autres, et  les coupes façonnent le corps dans des lignes nouvelles, on s'enthousiasme en la découverte des pièces de la maison Fur Fur qui dans un esprit très proche de Comme un Garçon offre de nouveaux horizons tous aussi décalés que romantiques. Une touche de modernité amplie d'un passé et d'une maitrise de l’œuvre. On retiendra aussi le très joli mélange des genres formes apportées le travail de Mintdesigns.
Fur Fur
Mintdesigns
En ce qui concerne l'homme, on aime retrouver ce côté guerrier qu’insufflent souvent les créations Asiatiques. Aux collections classiques à la petite touche "British" comme Soe on préfère l’arrogance et l'audace de créateurs tels que Discovered Phenomenon ou encore Molfic qui jouent sur les concepts pour affirmer et imposer de nouveaux codes. Modernes les collections s'emparent de classiques pour les décliner et les sortir de leur emprunt de base. Jouant sur les formes et accords on obtient au final une silhouette affirmée sous un couvert de masculinité.
Phenomenon
Discovered
Molfic
Se perdant parfois dans les permises Occidentales, la Fashion de Tokyo reste cependant un événement à ne pas mettre de côté, mais au contraire à exploiter au maximum. Fort d'un nombre de créateur talentueux il est bon de veiller sur leur travail et leur devenir pour voir émerger, qui sait, de grandes maisons telle "Comme des Garçons" ou "Junya Wantanabe". Misant à son tour sur les grandes tendances de l'été prochain, Tokyo joue la carte de l'imprimé et des couleurs poudrées déclinées dans un vestiaire entre modernité occidentale et savoir faire Japonais. On apprécie d'autant plus ce mélange chez l'homme, lui offrant ainsi assurance et maitrise de son environnement au travers des collections à la petite touche nonchalante.

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